
La désactivation de cylindres n’est pas une nouveauté, mais elle est devenue un outil clé pour optimiser les moteurs thermiques modernes. Sous des noms variés comme ACT (Active Cylinder Technology), VCM (Variable Cylinder Management) ou AFM (Active Fuel Management), cette technologie permet à un moteur de fonctionner temporairement avec moins de cylindres, réduisant ainsi la consommation de carburant et les émissions.
Le principe est simple : sous faible charge (comme lors de la conduite sur autoroute ou en descente), le moteur coupe l’injection de carburant et ferme les soupapes d’admission et d’échappement de certains cylindres. Les pistons de ces cylindres continuent de bouger, mais sans consommer de carburant, agissant comme des "ressorts à air" qui absorbent et restituent l'énergie sans perte significative. Le système est contrôlé par l'unité de commande du moteur (ECU), qui surveille en temps réel des paramètres tels que la vitesse du véhicule, la charge du moteur et la position de l'accélérateur pour activer ou désactiver les cylindres de manière transparente pour le conducteur.
L'un des principaux avantages de la désactivation de cylindres est la réduction des pertes par pompage (pumping losses), ce qui améliore l'efficacité du moteur sous faible charge. Cela se traduit par une amélioration de la consommation de carburant, notamment lors de la conduite à vitesse constante. Selon les constructeurs, les économies de carburant peuvent varier de 5 à 25 %, en fonction du type de moteur et des conditions de conduite.
Cependant, cette technologie nécessite une gestion précise pour éviter les vibrations et garantir une transition imperceptible entre les modes actif et désactivé. Des systèmes supplémentaires, tels que des supports moteur actifs ou des systèmes d'annulation de bruit, sont parfois utilisés pour maintenir le confort acoustique et vibratoire.
Plusieurs constructeurs ont adopté cette technologie, chacun avec ses propres systèmes :
Volkswagen : Active Cylinder Technology (ACT), utilisé sur des moteurs 4 cylindres comme le 1.4 TSI.
General Motors : Active Fuel Management (AFM) et Dynamic Fuel Management (DFM), permettant la désactivation de certains cylindres en fonction de la demande de puissance.
Honda : Variable Cylinder Management (VCM), utilisé sur des moteurs V6 pour passer de 6 à 3 cylindres.
Mercedes-Benz : Active Cylinder Control (ACC), utilisé sur certains moteurs V12.
Audi : Cylinder on Demand (COD), désactivant des cylindres sur des moteurs allant du 4 cylindres au W12.
Cette technologie est également présente chez d'autres constructeurs comme Ford, Toyota, Porsche, Bentley et Alfa Romeo, chacun l'adaptant à ses propres moteurs et stratégies de gestion.
Il existe plusieurs approches techniques pour désactiver les cylindres :
Systèmes hydrauliques : Utilisent des poussoirs hydrauliques spéciaux pour désengager les soupapes des cylindres ciblés.
Systèmes électroniques : Emploient des actionneurs et des solénoïdes contrôlés par l'ECU pour désactiver les cylindres de manière plus flexible et précise.
Systèmes mécaniques : Moins courants, ils utilisent des mécanismes physiques pour désengager les composants du train de soupapes.
Certains systèmes avancés, comme le Dynamic Fuel Management de GM, permettent une désactivation variable des cylindres, offrant une adaptation plus fine à la demande de puissance.
La désactivation de cylindres illustre comment l'ingénierie automobile évolue pour répondre aux exigences d'efficacité énergétique et de réduction des émissions. En adaptant dynamiquement le fonctionnement du moteur aux besoins réels, cette technologie offre une solution intelligente pour optimiser la performance sans sacrifier le confort ou la réactivité. Chez WOT, nous saluons ces innovations qui repoussent les limites de l'efficacité tout en conservant l'essence de la conduite.