
L’industrie automobile traverse une période chaotique, prise en étau entre une guerre économique, une pression écologique croissante et des coûts énergétiques qui explosent. Dans ce contexte, certains acteurs cherchent de nouvelles opportunités, quitte à se tourner vers des secteurs a priori éloignés de leur cœur de métier. Volkswagen est en train d’opérer un tournant stratégique en s’intéressant au marché de la défense, une démarche qui en dit long sur l’état du secteur automobile.
Alors que les tensions géopolitiques et les conflits armés poussent l’Europe à renforcer son effort de réarmement, Volkswagen voit dans cette dynamique une opportunité pour redéployer ses capacités de production. En effet, avec des ventes en berne, des usines sous-exploitées et une pression réglementaire accrue sur le thermique, le constructeur allemand doit trouver un levier pour maintenir son activité et assurer sa rentabilité.
Oliver Blume, le patron du groupe VW, a déclaré :
« Des discussions concrètes n’ont pas encore eu lieu, mais Volkswagen est prêt à conseiller d’autres constructeurs sur le développement et la production de véhicules blindés. Nous avons une expertise dans la construction de voitures, mais nous pouvons aussi offrir des conseils. »
Il faut rappeler que Volkswagen n’en est pas à son premier coup d’essai. La marque a une longue histoire avec la production de véhicules militaires, notamment avec le Typ 82, le Typ 166, l’Iltis Military, ou encore des versions militarisées des Transporter et Amarok. Dans un contexte où les industriels doivent se diversifier pour survivre, ce retour vers l’armement semble une évolution logique.
Volkswagen n’est pas un cas isolé. De nombreux ingénieurs automobiles, touchés par des licenciements massifs, trouvent aujourd’hui refuge dans le secteur de la défense. Ce dernier, en pleine expansion, cherche des compétences en conception mécanique, gestion thermique, aérodynamique et optimisation énergétique, autant d’expertises directement transposables du secteur automobile à celui des véhicules militaires ou aéronautiques.
Rheinmetall, le plus grand fabricant de munitions d’Europe, en est un parfait exemple. Dépassant Volkswagen en valorisation boursière, le groupe allemand a vu ses actions être multipliées par douze depuis l’invasion de l’Ukraine. Une ascension fulgurante qui contraste avec la stagnation, voire le déclin, des groupes automobiles européens.
Elon Musk l’avait prédit : le secteur automobile est l’un des plus difficiles pour entreprendre. Aujourd’hui, il le prouve encore une fois. La transition électrique imposée par l’Union Européenne, les coûts de production en hausse et la fragilité des chaînes d’approvisionnement poussent les constructeurs à explorer de nouveaux horizons. Face aux incertitudes économiques et réglementaires, l’industrie automobile doit réinventer son modèle.
Chez WOT, nous savons combien l’innovation et l’adaptation sont essentielles à la survie d’une entreprise. La reprogrammation moteur homologuée est un bon exemple de cette nécessité de repenser sans cesse les solutions techniques pour offrir performance et conformité. Si l’automobile doit aujourd’hui trouver de nouveaux relais de croissance, il est clair que ce ne sera pas sans sacrifices ni repositionnements stratégiques.
Les temps sont durs pour les industriels de l’auto, mais comme dans toute crise, ceux qui sauront s’adapter tireront leur épingle du jeu. Reste à voir si cette diversification vers la défense sera un virage temporaire ou une mutation définitive du paysage industriel.