La transition vers une mobilité plus durable est un enjeu majeur dans le secteur automobile. Bien que l’électrification soit au cœur des débats, les e-fuels émergent comme une alternative prometteuse. D’une part, ils permettent de préserver les moteurs thermiques qui nous sont chers, offrant plaisir de conduite et sensations. D’autre part, ils permettent de réduire les émissions des véhicules déjà en service. Ce regain d’intérêt pour les e-fuels en Europe est également motivé par des considérations stratégiques : éviter une dépendance excessive à la Chine dans la production de véhicules et de batteries.
Cet article explore les récentes avancées et perspectives autour des e-fuels et leur impact potentiel sur le marché automobile, avec un focus sur l’intérêt que cela représente pour WOT, un acteur clé dans la reprogrammation homologuée.
Les e-fuels, ou carburants synthétiques, sont produits en combinant de l’hydrogène renouvelable obtenu par électrolyse de l’eau avec de l’électricité d’origine renouvelable, et du CO2 capturé. Le projet “Haru Oni”, en partenariat avec Porsche, est l’exemple le plus notable. Situé au Chili, ce site utilise l’abondance des ressources éoliennes pour produire un carburant quasiment neutre en carbone. Cette initiative, mise en œuvre dans la Porsche Mobil 1 Supercup, démontre que les moteurs peuvent fonctionner avec ces nouveaux carburants sans modifications mécaniques majeures, grâce à une reprogrammation des unités de contrôle électronique (ECU).
La production de ces carburants synthétiques doit surmonter plusieurs défis, notamment la compétition pour l’utilisation de l’électricité renouvelable, qui sont également demandés dans divers secteurs industriels et plus récemment dans l’intelligence artificielle.
Aramco est l’un des acteurs pétroliers les plus importants ayant investi significativement dans les énergies renouvelables. Parmi ses projets notables figurent la centrale solaire Sudair et la centrale solaire Shuaibah. En outre, Aramco prévoit des collaborations avec Repsol pour produire du carburant d’aviation sans carbone et développe des technologies de capture et de séquestration du CO2 pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions.
Pour des groupes pétroliers comme ExxonMobil et Aramco, il est crucial d’orienter leurs stratégies vers une transition incluant les e-fuels. Cette approche leur permet de continuer à vendre des produits “pétroliers” dans le monde entier tout en s’adaptant aux nouvelles exigences environnementales. L’investissement d’Aramco dans la coentreprise Horse Powertrain, créée par Renault et Geely, souligne l’importance croissante des e-fuels. Ce partenariat vise à développer des moteurs thermiques plus propres et à intégrer des solutions de décarbonation avancées. Pour Aramco, cette stratégie permet de diversifier ses activités et de soutenir des technologies qui prolongent l’utilisation des moteurs thermiques tout en réduisant les émissions.
Aramco travaille également sur l’augmentation des indices d’octane des e-fuels. La technologie Octane-on-Demand (OoD) permettrait de fournir une efficacité énergétique optimale en utilisant l’octane uniquement lorsque nécessaire, selon les besoins spécifiques du moteur en temps réel. Les scientifiques d’Aramco développent des technologies de séparation de carburant à bord qui pourraient diviser un carburant en deux carburants de qualité d’octane différente, facilitant ainsi l’adoption de cette technologie sans nécessiter de nouvelles infrastructures de ravitaillement.
Aramco collabore avec divers acteurs européens, dont Stellantis, pour promouvoir les e-fuels. Amer Amer, Aramco Transport Chief Technologist, a affirmé : « Nous sommes ravis de travailler avec Stellantis pour évaluer la performance de nos formules de carburant, conçues pour être parfaitement adaptées aux moteurs de leurs véhicules existants. » Stellantis a récemment conclu que 24 familles de moteurs de véhicules européens vendus depuis 2014 sont prêtes à utiliser des e-fuels avancés sans modification du groupe motopropulseur ni du calculateur moteur. Ces carburants synthétiques pourraient réduire les émissions de dioxyde de carbone d’au moins 70 % sur un cycle de vie complet par rapport aux carburants conventionnels.
Initialement, l’Union Européenne avait fixé la date de 2035 pour la fin des ventes de voitures à moteurs thermiques. Cependant, des discussions récentes indiquent une possible révision de cette politique. Le Parti populaire européen (PPE) pousse pour que les carburants synthétiques soient pris en compte dans la législation, permettant ainsi aux nouveaux véhicules thermiques de continuer à être vendus à condition d’utiliser des e-fuels neutres en carbone. La décision de la Commission européenne sur ce dossier ne tombera pas avant la fin 2024, au mieux.
Il est également important pour l’Europe de ne pas se diriger exclusivement vers le tout électrique. Une telle démarche pourrait donner à la Chine une position trop dominante sur la production des véhicules en Europe, mais aussi sur celle des batteries. La Chine détient déjà une part significative du marché mondial des batteries, et accroître cette dépendance pourrait nuire à l’autonomie industrielle et stratégique de l’Europe. Diversifier les sources d’énergie pour les véhicules, y compris les carburants synthétiques, pourrait ainsi aider à maintenir un équilibre économique et géopolitique plus sain pour le continent.
La décision de la Commission européenne sur ce dossier ne tombera pas avant la fin 2024, au mieux.
Pour une entreprise comme WOT, spécialisée dans la reprogrammation moteur, ces évolutions ouvrent des opportunités significatives. Cela permettrait de prolonger la vie des véhicules thermiques actuels tout en réduisant leur empreinte carbone. Avec les développements d’Aramco visant à améliorer l’indice d’octane, WOT pourrait offrir des performances moteur encore meilleures, alliant zéro émission et puissance accrue dans un cadre parfaitement légal.
La transition vers une mobilité zéro émission est un processus complexe nécessitant une approche multi-facette. Les e-fuels représentent une alternative crédible et complémentaire à l’électrification. Avec des investissements stratégiques et un cadre réglementaire en évolution, les acteurs de l’industrie, y compris les spécialistes de la reprogrammation homologuée comme WOT, peuvent jouer un rôle clé dans cette transformation. En s’appuyant sur les dernières avancées et en restant à la pointe de la technologie, WOT peut non seulement s’adapter aux changements mais aussi contribuer activement à une transition énergétique plus inclusive et efficace, en garantissant des performances élevées et une réduction significative des émissions.