La pérennité du secteur de la reprogrammation a longtemps été considérée comme dépendante de la présence des moteurs thermiques. Cependant, l'éventuelle disparition des moteurs thermiques ne sonnera pas le glas de la reprogrammation moteur. WOT, profondément engagé dans la recherche et le développement, a élaboré un programme spécifique pour recueillir les données des véhicules électriques.
Bien que les calculateurs et le contenu ne puissent évidemment pas être comparés à ceux des moteurs thermiques, il reste possible de modifier les données pour améliorer les performances du véhicule électrique.
Chaque véhicule électrique est équipé d'un ou plusieurs calculateurs moteur permettant d'établir la connexion entre l'accélérateur et le(s) moteur(s) du véhicule. Il existe également d’autres calculateurs mais celui qui nous intéresse est également appelé BMS (Battery Management System) et prend en compte les conditions de température, de charge, etc., de la batterie pour informer le(s) calculateur(s) moteur. Ainsi, si une demande d'intensité trop importante est effectuée, le BMS régule automatiquement celle-ci pour protéger l'autonomie du véhicule et de la batterie.
Cette stratégie du BMS vise à maintenir un équilibre entre la préservation de l'autonomie et la fourniture de performances suffisantes pour garantir une expérience de conduite satisfaisante pour le conducteur. C'est pourquoi la puissance d'un véhicule électrique diminue progressivement à mesure que la batterie se décharge.
Tout d'abord, il est important de comprendre que la conception d'un moteur électrique est nettement plus simple que celle d'un moteur thermique. Les composants sont bien connus et n'exigent pas le même niveau d'expertise ni la même complexité que ceux d'un moteur thermique. C'est pourquoi de nouvelles marques, jusqu'alors inconnues dans le domaine de la mobilité électrique, font leur apparition. Aujourd'hui, lorsqu'un constructeur envisage de lancer un véhicule électrique sur le marché, il doit choisir ses moteurs électriques, sa batterie et ses différents calculateurs électriques parmi une variété de produits existants. On peut donc supposer que le constructeur sélectionne les composants qu'il juge les plus cohérents en termes de prix, de performances et de cible de clientèle, parmi une gamme disponible. C'est pourquoi il est fréquent de retrouver des caractéristiques communes, telles que des puissances ou des capacités de batterie similaires, entre différents constructeurs qui n'ont en apparence aucun lien.
Le constructeur fixe alors un niveau de puissance pour ses véhicules. De la même manière que pour les véhicules thermiques, il est souvent plus simple et plus rentable de proposer un seul et unique moteur, puis de le limiter électroniquement pour créer plusieurs versions déclinées. Plus la gamme de motorisations est large, plus il est techniquement possible de débrider les performances.
Comme vous le savez, la Porsche Taycan est proposée dans plusieurs variantes, telles que la version propulsion, les versions 4, 4S, GTS, Turbo et Turbo S. Étant donné la diversité de la gamme, il semble peu probable que le constructeur ait développé un moteur spécifique pour chaque variante.
Afin d’appréhender les limitations du BMS, il est crucial d'identifier la batterie montée sur le véhicule le plus performant, en l'occurrence la Taycan Turbo S équipée de série d'une batterie de 93,4 kWh. Il est donc probable que le BMS ait été calibré pour cette batterie afin de fournir une intensité capable d'alimenter les deux moteurs de la Turbo S. Cependant, puisque tout a été conçu autour de la version la plus performante, il est possible que la Turbo S n'offre pas nécessairement une nette différence de performances par rapport aux autres variantes, puisqu'il ne s'agit pas d'un moteur bridé. C'est ce que nous avons observé au cours de nos divers développements sur la Turbo S.
Concrètement nous nous retrouvons donc avec 5 modèles utilisant la batterie performance de la Turbo S :
- Taycan 4
- Taycan 4S
- Taycan GTS
- Taycan Turbo
- Taycan Turbo S
Après analyse, il apparaît que tous les modèles disposent du même moteur électrique à l'avant, simplement limité électroniquement. La principale différence réside dans le moteur arrière, qui est moins puissant sur les versions 4 et 4S, ne permettant pas d'atteindre le même couple et la même puissance que celui équipant les modèles supérieurs.
Comme vous avez certainement pu le constater sur notre site WOT, les performances après reprogrammation sont simplement stupéfiantes et d’autant plus sur les plus petits modèles qui sont largement bridés. Ainsi, la Taycan 4 et 4S disposent d'une puissance de 740 chevaux pour 820 Nm de couple, tandis que les versions GTS jusqu'à la Turbo S bénéficient d'une puissance de 780 chevaux pour 1050 Nm de couple. Contrairement aux puissances annoncées par Porsche, qui ne sont obtenues qu'en mode "launch control", la reprogrammation chez WOT permet d'obtenir ces performances sans restrictions.
La question de la consommation est bien entendu un sujet récurrent, étant donné que nous sommes tous conscients des faiblesses en termes d'autonomie des véhicules électriques. Tout comme pour les moteurs thermiques, il est extrêmement difficile d'optimiser davantage la consommation, car les constructeurs s'efforcent déjà de proposer des véhicules aussi économes que possible. Cependant, il est vrai que davantage de puissance implique généralement une consommation plus élevée, car il faut bien alimenter les moteurs, ce qui peut entraîner une diminution de l'autonomie.
Malgré cela, nous parvenons à limiter la consommation en adaptant les performances du véhicule en fonction des modes de conduite. De nos jours, la plupart des véhicules offrent la possibilité de sélectionner un mode correspondant à ses besoins, comme c'est le cas chez Porsche avec les modes "Gravel/Rrange", "Normal", "Sport" et "Sport +". Bien que ces modes influent sur des éléments tels que la sensibilité de la pédale d'accélérateur ou la rigidité de la suspension, les variations de puissance restent minimes, car le constructeur n'a pas jugé nécessaire de modifier la puissance en fonction des modes (à l'exception du mode "Range"). Chez WOT, nous exploitons donc ces différents modes pour ajuster la puissance et proposer le mode le plus adapté à la conduite envisagée. Voici les variations de puissance selon les modes que nous avons déterminés sur notre Taycan 4S de développement :
Gravel / Range : 280hp
Normal : 530hp
Sport : 680hp
Sport+ : 740hp
Étant donné que toutes les reprogrammations réalisées par WOT sont homologuées, il est légitime de se demander quels critères sont pris en compte lors de cette procédure pour les véhicules électriques. Pour les autorités législatives, la sécurité du véhicule est une préoccupation majeure. Ainsi, il est primordial que le châssis soit conçu pour supporter la puissance additionnelle. Étant donné que le châssis de la Taycan est basé sur la version Turbo S, aucune restriction n'est imposée à ce niveau.
En ce qui concerne les émissions polluantes, aucun test n'est effectué étant donné que les véhicules électriques ne produisent aucune émission de ce type. Cependant, un examen de la consommation électrique est effectué par le TUV. Ce processus consiste à analyser la tension (V) et l'intensité (A) à l'aide de bancs d'essai, aussi bien pour le véhicule d'origine que pour celui ayant subi une reprogrammation. Au terme de ce processus d’homologation, il a été conclu que la Taycan ne consommait pas davantage après notre reprogrammation WOT1.
Bien que les moteurs électriques ne soient pas modifiés, un test sonore est effectué sur route, conformément à la norme Euro. Bien que cela puisse sembler peu pertinent pour un véhicule électrique, cette procédure reste obligatoire et ne peut être contournée.
Nous espérons que cet article vous a été instructif et vous a permis d'en apprendre davantage sur la reprogrammation homologuée des véhicules électriques chez WOT.